Le café est-il anti-inflammatoire ?
Pour se réveiller le matin, conclure le déjeuner ou nous donner un coup de fouet dans l’après-midi, le café nous accompagne tout au long de la journée. Pourtant les amateurs de café le savent, il ne faudrait pas abuser de ce breuvage. Mauvais sommeil, rythme cardiaque perturbé, acidification de l’organisme… Le café est accusé de bien des maux. Mais est-ce vraiment justifié ? Des études récentes montrent que le café serait plus anti-inflammatoire qu’on ne le pensait.
Mythes et légendes
On raconte qu’au 8ème siècle, un berger Kahlldi d’Abyssinie (actuelle Éthiopie) surprit ses chèvres en train de brouter d’étranges baies rouges. Il fut d’abord pris de panique en pensant que ses chèvres s’étaient empoisonnées. Au bout de quelques heures, il eut la surprise de les voir entamer une danse effrénée qui dura toute la nuit.
Le lendemain, il se rendit au monastère le plus proche et raconta son histoire au prieur. D’abord très dubitatif, celui-ci décida de se rendre sur les lieux. Il cueillit quelques baies, les fit bouillir et obtint un breuvage qui permit aux moines de prolonger leurs veillées de méditation jusque tard dans la nuit.
Les plus anciennes traces archéologiques confirment la consommation du café seulement à partir du 12ème siècle. Rien ne nous renseigne donc sur la véracité de cette histoire. Ces données correspondent aux premières histoires des marchands arabes de café dans la région de Kaffa, en Éthiopie. Les cafés éthiopiens sont aujourd’hui considérés comme les ancêtres de tous les arabicas.

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Le café est bien anti-inflammatoire
Avant toute chose, il est important de signaler que nous ne sommes pas tous égaux devant le café. En effet, cela dépend de notre ADN et de notre état de santé. Certaines personnes éliminent rapidement le café tandis que d’autres dégradent la boisson lentement. Ces facteurs influencent les effets du café sur notre corps.
Parmi les bienfaits du café, nous pouvons en premier lieu mettre en avant sa teneur en anti-oxydants, notamment les composés phénoliques (acides caféique et chlorogénique). Cette teneur en anti-oxydants permet de considérer le café comme anti-inflammatoire, même si nous nuancerons ce point de vue un peu plus tard. Une tasse de 200 ml de café fournit de 70 mg à 350mg d’acide phénolique. A titre de comparaison, les fruits les plus riches en acides phénoliques de la même famille que ceux du café (la cerise, la prune, la pomme et le kiwi), contiennent de 10 à 230mg d’acide phénolique par portion.

Le café est également bon pour le foie. Certaines études1 ont démontré qu’une consommation de café de plus de 4 tasses par jour réduirait le risque de maladie hépatique, stéatose hépatique, cancer et cirrhose. Cette consommation permet d’abaisser les niveaux d’enzymes du foie et préserverait ainsi son fonctionnement et sa santé. Mais attention, une telle consommation entraîne bien d’autres désagréments que je vous expliquerai par la suite.
Plusieurs études, dont une récente2 parue dans The American Journal Of Clinical Nutrition, se sont intéressées à l’impact de la consommation de café sur l’inflammation. En effet, la caféine agit sur des biomarqueurs de l’inflammation (peptide C, protéine C-réactive, facteurs de croissances insuliniques, certaines hormones et des interleukines). Les résultats ont confirmé qu’une consommation de plus de 4 tasses par jour entraînait une diminution des marqueurs de l’inflammation par rapport aux personnes qui ne consomment pas de café. Ces études confirment donc que le café est anti-inflammatoire.
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Les conséquences du café sur notre système nerveux
Un des effets les plus connus du café est son influence sur notre sommeil. Plus précisément, le café agit sur l’équilibre entre les systèmes nerveux sympathique et parasympathique. Pour faire simple, notre système nerveux sympathique est celui de l’accélération, du mouvement, régi notamment par une hormone appelée dopamine. Par opposition, notre système nerveux parasympathique est celui du calme, contrôlé par la sérotonine. Il joue un rôle de frein pour notre organisme.
On dit souvent que le café est un excitant. Ceci est faux. En réalité, le café inhibe notre système parasympathique. Ainsi, notre système de frein ne fonctionne plus. Il nous est alors beaucoup plus difficile de nous calmer, d’être serein.e. Cela peut occasionner des troubles du sommeil, des palpitations, une excitabilité permanente.
D’autre part, le café tout comme le thé, cause une fuite de minéraux, notamment le magnésium et le fer. Or, on connaît bien l’importance cruciale des minéraux pour réguler les inflammations de l’organisme. Le café diminue également l’absorption des vitamines B1 et B6. Notons aussi que le café cause des brûlures d’estomac chez certaines personnes.

Les effets du café sur l’organisme
C’est moins connu mais tout aussi embêtant, le café modifie le métabolisme des glucides et des protéines. En effet, le café joue un rôle similaire au cortisol, communément appelée hormone du stress. Le café « fouette » les glandes médullosurrénales et fait monter l’adrénaline. Il entraîne donc une augmentation de la glycémie. Ainsi, une consommation de café excessive (plus de trois tasses par jour) associée à un état de stress chronique comme c’est le cas pour de nombreuses personnes peut conduire à une résistance à l’insuline.
Le café a aussi un rôle méconnu sur l’histamine. Cette cytokine est une molécule de signalisation du système immunitaire. Elle joue un rôle de médiateur dans la réponse de l’allergie immédiate. Cependant, l’ensemble des fonctions qu’elle a dans les cellules qui la contiennent est encore mal cerné. L’histamine contribue à réguler divers processus physiologiques dont la sécrétion d’acide gastrique, la neurotransmission, la régulation de la micro-circulation et la modulation des réactions inflammatoires et immunologiques de l’allergie.
Chez certaines personnes dont le système immunitaire est défaillant, la consommation de café peut ainsi entraîner des réactions allergiques. Généralement, ces manifestations (maux de tête, démangeaisons, problèmes digestifs, éruptions cutanées…) cessent avec l’arrêt de la consommation de café.
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Pour conclure : le café est-il compatible avec l’alimentation anti-inflammatoire ?
Comme toujours en naturopathie, tout réside dans la modération. Si vous ne présentez pas de contre-indication particulière, votre naturopathe vous conseillera la consommation d’une tasse de café par jour, en favorisant des crus de bonne qualité. Cela permet de bénéficier des effets anti-inflammatoires du café tout en limitant son impact sur l’organisme.
On estime en naturopathie qu’il ne faut pas consommer plus de 120mg de caféine par jour. La teneur en caféine dépend de la « longueur » du café ainsi que de sa variété. Plus le café est long, plus il contient de la caféine. A titre d’exemple, un café long chez Mc Donald contient 360mg de caféine, un court 180mg. Les 120mg recommandés correspondent ainsi à un expresso.

Selon la variété de café, la teneur en caféine diffère. Les grains de café Arabica contiennent 1 à 1.5% de caféine, alors que le robusta en contient entre 2.5 et 4.5%. On préférera donc des Arabicas. On peut citer entre autres le Blue Montain et le Maragogyre comme crus de très bonne qualité.
Si vous prenez des compléments alimentaires comme de la gemmothérapie, je vous conseille d’éloigner la prise de votre café ou de votre thé d’un quart d’heure environ afin de ne pas inhiber les effets des compléments. Si vous cherchez à réduire votre consommation de café mais avez du mal à vous passer de son goût si particulier, il existe des succédanés de café à base de céréales (Caro, Bambou, chicorée…). Ils ont tout à fait leur place dans une alimentation anti-inflammatoire, avec modération bien sûr.
Vous vous reconnaissez dans les problématiques évoquées dans cet article ? Je vous propose un accompagnement en naturopathie pour réaliser un bilan nutritionnel, adopter des nouvelles habitudes alimentaires ou vous apprendre à mieux gérer votre stress.
Sources :
- étude NHANES 1999-2010 (National Health and Nutrition Examination Survey) réalisée sur 27.793 personnes âgées de plus de 20 ans.
- Arthur Eumann Mesas, Luz M Leon-Muñoz, Fernando Rodriguez-Artalejo, Esther Lopez-Garcia, The effect of coffee on blood pressure and cardiovascular disease in hypertensive individuals: a systematic review and meta-analysis, The American Journal of Clinical Nutrition, Volume 94, Issue 4, October 2011, Pages 1113–1126, https://doi.org/10.3945/ajcn.111.016667